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Les trois coups au théâtre

Les trois coups sont frappés pour attirer l’attention du public juste avant le début d’une représentation, particulièrement quand il y a un levé de rideau. Une tradition très française. Plusieurs explications sont proposées :

La 1ère d’origine pratique :
Ces trois coups sont frappés avec un bâton, appelé brigadier, sur le plancher de la scène. Pourquoi le brigadier ? Le grade de brigadier était donné, d’une façon générale, à un ouvrier dirigeant une équipe. Le régisseur du théâtre qui dirigeait l’équipe technique du théâtre, était donc le brigadier. Et il se servait d’un bâton pour frapper sur le sol afin de rassembler son équipe pour commencer le spectacle, tel un brigadier rassemblant ses hommes. Du coup, on a appelé le bâton dont il se servait un «brigadier».

Le régisseur martelait donc le sol afin d’annoncer le début de la représentation aux machinistes. Un premier coup venu des cintres, lui répondait. Un deuxième montait du dessous de scène et un troisième venait des coulisses. Chaque machiniste se trouvant donc bien à son poste, le régisseur pouvait ouvrir le rideau et lancer le spectacle.

Le brigadier de théâtre, devenu un outil très important, était traditionnellement fait en bois décoré de velours rouge et de clous dorés.

La seconde d’origine religieuse :
Une origine datant du moyen-âge où les trois coups finaux symbolisait la Trinité et étaient précédés d’un martèlement souvent constitué de onze coups, soit les douze apôtres moins Judas. Le métier de comédien étant mal vu, cela rajoutait un petit côté protection ecclésiastique au spectacle.

La troisième d’origine royale :
À l’époque de Molière, on disait que les trois coups correspondent en fait aux trois saluts que font les comédiens avant de jouer devant la cour : un salut pour la roi, un pour la reine et un pour le public.

La quatrième d’origine artistique :
On attribuerait cette tradition à un appel aux neuf Muses de la Grèce Antique. Neuf coups rapides plus les « trois coups » pour signifier le début de la représentation. Soit douze coups. Le douze étant dans sa symbolique, un nombre parfait, symbole de l’unité du théâtre.

Aujourd’hui, avant de lever le rideau de la Comédie-Française, on frappe 6 coups pour matérialiser la fusion de deux troupes qui fusionnèrent en 1680 et furent à son origine.
Celle de l’hôtel de Bourgogne et la troupe de Molière (de l’Hôtel Guénégaud) déjà adjointe de celle du théâtre du Marais sous Louis XIV.